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Oser dire non

  • clairebaratte
  • 29 mai
  • 3 min de lecture



On parle beaucoup du consentement en ce moment. De nombreuses affaires révélées récemment viennent questionner le consentement dans le domaine de la sexualité.

Dans les écoles, les nouveaux programmes d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle mettent l’accent sur l’apprentissage du consentement dès l’entrée à la maternelle (soit dit en passant, les éducateurs et les professeurs n’ont pas attendu ces nouveaux programmes pour faire réfléchir les enfants sur ce sujet en classe et les aider à développer respect et empathie !)


Cela peut nous inviter à réfléchir plus largement à la question suivante : dans ma vie, à quoi je consens malgré moi ? Est-ce que j’ose dire non quand c’est nécessaire? Et si ce n’est pas le cas, pourquoi ?


Les vacances d’été approchent, et avec elles leurs cortèges de séjours dans la famille, la belle-famille, avec des amis…

Qu’y a-t-il que nous n’avons pas envie de vivre mais que nous allons devoir subir parce que nous n’osons pas nous exprimer en vérité ?


Je pense à Laure qui me disait en entretien : « j’ai passé une semaine horrible chez mes beaux-parents. Tous les soirs, nous étions à table jusqu’à 23h, je dormais debout et je pensais au prochain biberon dans deux heures, en me disant que je n’allais jamais tenir le coup. Mais je n’osais pas quitter le repas pour aller me coucher ».


Je pense à Benjamin se rappelant : « nous étions trois familles dans la location. Les copains n’arrêtaient pas de faire des courses, d’acheter des bonnes bouteilles, de proposer des restaurants…On a suivi le rythme mais c’était hyper tendu avec ma femme. On a explosé le budget familial, elle m’en a beaucoup voulu, et moi-même j’étais mal à l’aise, mais je ne pouvais rien dire ».


Ou encore Françoise : « mes petits-enfants sont restés tout le mois d’août à la maison. J’étais épuisée. Les repas, le bruit…C’était beaucoup trop, ils ne se rendent pas compte qu’à notre âge, on a besoin de repos ».


Pour certaines personnes, il est facile de décliner des demandes ou des propositions qui ne leur conviennent pas. Cela va souvent de pair avec une juste estime de soi. Mais pour d’autres, cela semble impossible pour de multiples raisons : peur de blesser, peur d’être jugé (et souvent mal jugé), crainte de ne pas respecter des codes établis, besoin de correspondre à ce que l’autre attend de nous (du moins, ce qu’on présume qu’il attend de nous), besoin de se conformer à l’image d’une personne gentille, serviable, etc., crainte de ne pas ou ne plus être aimé.


Cela peut aussi parler de notre peur du conflit.


Ce sont donc surtout des peurs qui font que l’on n’ose pas dire non. Mais aussi beaucoup de projections quant à la personne que l’on croit devoir être, ou que les autres aimeraient que l’on soit. Or, que d’erreur dans cette projection !


Dans notre enfance, dans le milieu social, culturel et familial dans lequel nous avons été éduqués, nous avons peut-être intégré avant tout qu’il fallait faire plaisir, être gentil et serviable, et que c’est cela qui nous donnait de la valeur. Que si nous étions un enfant qui fait plaisir à ses parents, nous avions plus de chance d’être aimés d’eux. Mais en tant qu’adulte, il est possible de se libérer de ce schéma de pensée.


Je ne parle pas de dire non pour le plaisir de la contradiction, ou d’être dans une obstruction stérile. Mais je parle de l’importance de se demander : « dans cette situation inconfortable, pourquoi je n’ose rien dire ? Qu’est-ce qui me conviendrait mieux ? » Dire non, c’est courir le risque de déplaire mais pour un plus grand bénéfice : celui de se mettre à l’écoute de ses propres besoins, d’être plus en vérité avec soi-même, de découvrir que nous ne sommes pas moins aimés de l’autre parce que nous avons décliné sa demande. En un mot, c’est se respecter soi-même.


Un travail en conseil conjugal et familial peut vous aider dans cette démarche et comprendre d’où viennent vos freins.


Enfin, pour certains, nos refus seront parfois d’autant plus constructifs qu’ils seront assortis d’autres propositions (et cela vaut aussi dans le domaine de la sexualité !) : « non, mais j’aimerais plutôt », ou « non merci, mais je te propose de… », etc. Dire non ne ferme pas forcément la communication, mais vient ouvrir de nouvelles manières d’être en relation avec l’autre.

 

 
 
 

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