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Il faut que ça change!

  • clairebaratte
  • 12 sept.
  • 3 min de lecture

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La rentrée de septembre amène son lot de réorganisation et de nouvelles résolutions pour l’année que nous allons vivre. Les vacances d’été ont souvent été propices pour prendre un peu de recul : que voulons-nous cette année ? De quoi ne voulons-nous plus ?


Florian* vient me rencontrer car il a pris conscience que quelque chose n’allait dans sa vie de couple : « il faut que ça change », me dit-il. Si cela ne change pas d’ici quelques mois, il quittera sa femme, car il ne veut plus vivre comme ça.


Oui mais qu’est-ce que veut dire ce ça ? Qu’est-ce qui doit changer précisément ?


Florian parle de sa relation de couple. Elle est pleine de silences, de malentendus, de phrases mi-agacées mi-agressives, mais elle est surtout pleine de vides : absence de connivence, de gestes tendres, de rires, de relations sexuelles agréables…


Il en a parlé avec sa femme, il a réussi à lui formuler ce besoin de changement. Anaïs a pris peur, elle a reconnu qu’elle ressentait elle aussi ce malaise, qu’elle allait faire des efforts, qu’elle était d’accord pour que ça change. Mais bizarrement, cet échange n’a pas été suivi d’effets, et Florian se remet à penser à la séparation.


La relation de couple n’est pas quelque chose d’inerte. On ne peut pas décréter qu’il va falloir que ça change en attendant que l’autre corrige tout ce qui ne nous convient pas dans notre relation, ou en attendant que les choses changent d’elles-mêmes.


Formuler des besoins ou des exigences et attendre de voir ce qui va se passer, c’est vouer la relation à l’échec, car c’est faire reposer uniquement sur l’autre notre désir de changement.


Notre relation de couple est comme une corde solide dont chacun des conjoints tient l’une des extrémités. Cette corde nous relie mais nous sommes responsables à part égale de la tenir fermement. Si je laisse tomber cette corde, l’autre ne pourra pas la faire tenir seule, mais si je fais bouger cette corde, ou si je la tire, l’autre devra se repositionner. Si elle est déchirée, je peux choisir d’y faire un nœud ou de lâcher le morceau qui m’est resté entre les mains et de le laisser derrière moi.  


Ce que je veux dire par là, c’est qu’au sein de la relation d’amour, nous sommes chacun responsables à 100% des paroles et des actes que nous posons ou ne posons pas.


Si Florian veut que ça change vraiment, il va falloir qu’il s’interroge d’abord sur ce que lui peut changer concrètement, avant de lister ce que sa femme doit changer. La connivence, par exemple, ne se décrète pas : je peux commencer moi-même à rentrer du travail avec un sourire, à demander à l’autre comment il/elle va en le regardant vraiment, je peux poser mon téléphone, je peux lui rendre un petit service même si je suis fatigué(e). Peut-être que spontanément, l’autre sera bien plus disposé envers nous que s’il se sent agressé par ma fatigue de la journée et par mon comportement distant.


N'attendons pas que ça change, mais commençons plutôt par changer des petites choses nous-mêmes : il y a fort à parier que ça va donner une petite secousse favorable de l’autre côté de la corde, et que ça va commencer à changer pour de bon!

 

*les prénoms et les situations ont été modifiés pour préserver la confidentialité des entretiens garantie aux personnes que j'accueille dans le cadre professionnel.

 

 

 

 
 
 

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